Fáskrúðsfjörður

Fáskrúðsfjörður est une petite localité qui se situe sur la côte est de l’Islande. Le village, qui s’appelle aussi Búðir, a la particularité d’avoir des panneaux qui sont marqués en islandais et… en français ! Pourquoi ? Tout simplement car pendant un peu plus d’un siècle, Fáskrúðsfjörður a servi, à partir du XIX^e siècle, de port de ravitaillement pour les pêcheurs français qui venaient depuis Dunkerque, Paimpol ou Lorient pêcher dans les eaux poissonneuses du pays.

En fait, il s’agissait d’un lieu de rendez-vous pour les Français, car un bateau venait livrer le courrier, le matériel, des provisions et du sel pour les marins de l’Hexagone. Ce navire ravitailleur ramenait les premières pêches en France. Les marins de ce pays se sont aussi installés sur terre et, chaque hiver, entre 4 000 et 5 000 marins-pêcheurs venaient près de ce village.

En 1914, l’arrivée de la Première Guerre Mondiale tarit fortement les voyages de pêche, puis cela reprend légèrement ensuite. Mais, elle fut définitivement interdite par le Danemark, et en 1935 les pêcheurs français quittent la région.

Fáskrúðsfjörður a pendant longtemps été séparée de ses villes sœurs à cause de son accès. De nos jours, vous pouvez vous y rendre en bateau ou en voiture, via la route 1 puis de la route 955. Afin de faciliter le trafic, le tunnel de Fáskrúðsfjarðargöng a ouvert en 2005. D’une longueur de 5 850 mètres, il permet de reconnecter Fáskrúðsfjörður avec le Nord du pays.

Malgré l’arrivée des pêcheurs français, on aurait tort de penser qu’il s’agit d’une ancienne localité colonisée par les Français. Bien que vous puissiez trouver des vestiges de leur passage, Fáskrúðsfjörður a été et restera une localité islandaise, qui a simplement noué des liens d’amitié avec des marins de l’Hexagone.

Vous êtes de passage dans ce fjord ? Alors n’hésitez pas à visiter ce petit village qui, malgré sa taille (trois rues parallèles), abrite plusieurs sites touristiques. Si vous décidez d’y rester un certain temps, voici les activités proposées pour un séjour découverte pour petits et grands.

En vous baladant dans la ville, vous ne pourrez pas échapper à l’hôtel français de Fáskrúðsfjörður, ex-hôpital. Celui-ci est connu dans toute l’Islande comme l’un des hôtels les plus chics et chaleureux de la région. Ses travaux ont commencé en 1903. Il a accueilli des pêcheurs français malades pendant des décennies et est constitué d’une chapelle. Mais la diminution de la pêche fait qu’on le transfert de l’autre côté du fjord en 1939. La fin de la pêche française le laisse à l’abandon.

De nos jours, il a été reconstruit à sa place d’origine, ainsi que sa chapelle et la maison du docteur Georg Georgsson, directeur de l’hôpital de 1903 à 1912. Vous pouvez visiter ces lieux et profiter de son restaurant issu de la coopération franco-islandaise. Vous comprenez sans doute mieux pourquoi la ville de Fáskrúðsfjörður est aussi appelé « le quartier français ».

L’ex-hôpital abrite aussi le musée des Français en Islande (Fransmenn á Íslandi) qui retrace l’histoire de l’union franco-islandaise. Au sous-sol, l’ambiance est très prenante et l’on se retrouve dans un bateau du XIX^e où le bruit envoûtant nous rappelle que les mers d’Islande sont rarement calmes. Le musée permet d’en apprendre plus sur les pêcheurs français en Islande qui venaient pour la morue dès le XVI^e et jusqu’à la Première Guerre Mondiale. Ils y laissèrent cependant un lourd tribut, avec 4000 marins et plus de 400 bateaux qui ont sombré dans les eaux islandaises.

Dans le même registre, on trouve à la sortie du village un cimetière où se trouvent les corps de 49 marins français et belges qui perdirent la vie à proximité du fjord.

Comme nous sommes en Islande, vous ne pouvez pas échapper aux randonnées proposées ! Découvrez la très connue cascade Gilsárfoss, vous pouvez vous rendre de l’autre côté en allant sous sa muraille de pierre. Pour s’y rendre, il vous suffit de suivre la route de Gilsá.

Il est aussi possible de faire une randonnée pour sportif de 2h30 qui nous emmène au Sandfell (le mont de sable) qui culmine à 743 mètres. Il s’agit d’une montagne de laccolite, c’est-à-dire un relief créé par l’arrivée de lave qui ne sort pas à l’air libre mais fait gonfler le relief.