L’Histoire de l’Islande commence lorsqu’elle reçut ses premiers habitants. C’est le début d’une colonisation de l’île, qui fut assez rapide car elle dura seulement quelques dizaines d’années. Cette période primordiale dans l’histoire du pays est appelée l’âge de la colonisation et elle a commencé au IXe siècle.
Cependant, les premières sources d’informations que nous avons arrivent seulement dans le Livre de la colonisation (Landnámabók) et le Livre des Islandais (Íslendingabók), dont les premières versions écrites datent de plusieurs siècles après (XIIIe et XVe siècles). Entre légende et faits historiques, il n’est pas facile de savoir la vérité sur cette époque.
La découverte de l’île
Ce serait vers 860 que l’île aurait été découverte par le norvégien Naddoddr et ses marins qui furent rejetés par une tempête. D’autres sources affirment que ce serait un Suédois du nom de Gardarr Svávarsson, toujours vers la même époque. Cependant, ces Vikings n’auraient pas vraiment colonisé l’île, mais y simplement passé quelques mois.
En 870, toujours selon certains écrits, le Norvégien Flóki Vilgerðarson découvrit l’Islande et il y resta quelque temps. Il pu chasser, mais par contre le manque de fourrage lui fit perdre l’ensemble de son bétail. Cet homme nomma le pays de son nom actuel, Islande, soit le pays de glace.
Pourtant, des traces archéologiques et certains écrits comme le Livre des Islandais mettent en avant que l’Islande était déjà habitée par des ermites irlandais, les papar. Ces derniers partirent rapidement ou furent chassés dès que les premiers colons islandais arrivèrent sur l’île.
Les premiers pas de la colonisation
En 874, le Norvégien Ingólfr Arnarson arriva en Islande pour fuir le Jarl Atli, avec qui il était en conflit. Il se dirigea vers cette île avec son ami Hjörleifur Hródmarsson suite au récit qu’il avait entendu de la part d’autres navigateurs qui auraient découvert ce bout de terre. Ingólfr mit pied à terre dans la baie de Reykjavik et installa sa colonie.
Pendant ce temps, son ami Hjörleifur Hródmarsson fut tué par ses esclaves irlandais alors qu’il se trouvait sur un petit archipel au sud de l’île. Ces derniers, étant appelés Vestman par les Norois, furent tués par Ingólfr et il renomma ces îles de ce nom (Vestmann).
Le Landnám (colonisation) commença alors véritablement lorsque d’autres colons arrivèrent, principalement de Norvège (425 colonisateurs), même si quelques uns vinrent de Suède (6) et un du Danemark. Cependant, ces hommes n’étaient pas seuls, car ils ramenèrent avec eux toute une suite composée d’au moins 20 personnes : de la famille, des esclaves et des serviteurs. Parmi les suivants des colons, certains étaient déjà chrétiens et ils ne venaient pas forcément de Scandinavie, mais souvent des îles Britanniques.
Les hommes s’organisèrent
Rapidement, le nombre d’hommes augmenta pour arriver rapidement à plusieurs centaines de personnes, puis des milliers. Au bout de quelques décennies, les Norvégiens, puis les Norrois des colonies britanniques débarquèrent sur l’île. Ils auraient été 25 000 en 930 arrivés par des knörrs, des bateaux qui pouvaient transporter jusqu’à 30 tonnes de matériel.
La population augmentant, il fut nécessaire de dresser un cadastre pour éviter les conflits sur le partage des terres. En effet, les premiers landnámsmenn s’étaient attribués la plupart des terres cultivables, ce qui créa forcément des conflits avec les nouveaux arrivants.
Selon la tradition et les différents livres, les colonisateurs s’organisèrent rapidement grâce à Thorsteinn, le fils d’Ingólfr Arnarson, qui conçut la première assemblée locale. Il s’agissait du thing de Kjalarnes, mais rapidement d’autres institutions du même type se créèrent, ce qui était une première au niveau européen. Cela contrastait donc fortement avec les systèmes politiques que l’on trouvait majoritairement en Europe, les monarchies…
Un pays rude et une vie compliquée
L’Islande attira donc de nombreux hommes libres qui cherchèrent une vie meilleure et surtout plus de liberté loin de l’influence des rois scandinaves. Pourtant, ils arrivèrent dans un pays très rude où il y avait très peu de terres habitables. Le climat humide et froid avec des hivers neigeux et très venteux, et des étés pas beaucoup plus chauds ne favorisait pas l’agriculture (quelques rares hectares d’orge).
En fait, seul l’élevage (bovin et ovin principalement), la chasse (d’oiseaux, de phoques et de morses), la cueillette ou le ramassage (d’œufs, de bois, de lichens ou de carcasses de baleines) et la pêche de rivière et côtière assurèrent la survie des nouveaux habitants de l’Islande. L’hiver, les nouveaux colons vivaient avec la viande et le poisson salés et séchés, ainsi qu’avec du yaourt (le skyr).
L’une des autres difficultés pour les Islandais étaient la rareté du bois et de la pierre dure qui poussèrent les colonisateurs à construire leurs maisons avec du bois flotté venant de la mer, de la tourbe et de l’herbe pour l’isolation. Ils s’adaptèrent donc presque parfaitement à leur environnement et arrivèrent à se développer, même si les catastrophes naturelles furent parfois terribles…
Le tout jeune peuple islandais avait colonisé un grand pays en seulement 60 ans entre 870 et 930. Devant eux pourtant, de nombreuses autres choses les attendaient…