La situation politique de l’Islande est des plus instables. Mis à mal par un scandale ayant pour origine une affaire de mœurs, le gouvernement dirigé par Bjarni Benediktsson dut démissionner. Mais les nouvelles élections, tenues le 28 octobre, n’ont pas contribué à clarifier l’échiquier politique islandais.
Un scrutin remporté par les conservateurs
À l’annonce des résultats le dimanche 29 octobre, la droite menée par le Premier ministre sortant est arrivée en tête en remportant 16 sièges. Ce nombre, suffisant pour faire du parti conservateur la première formation politique de l’Althing, le parlement, ne lui garantit toutefois pas l’aval du président pour former un gouvernement. Le mouvement Gauche-Verts est arrivé en deuxième position en s’adjugeant 11 sièges.
Le parti Pirate et celui des centristes occupent les 3e et 4e positions en matière de nombre de sièges décrochés parmi les 63 que compte le parlement monocaméral d’Islande. Selon les règles constitutionnelles, le parti en tête des élections est chargé d’engager les pourparlers pour former une majorité parlementaire apte à gouverner. Ce n’est pas le cas cette fois-ci.
Contre toute attente, la 2e coalition désignée à constituer l’Exécutif
C’est le deuxième parti que le chef de l’État a chargé de former une coalition pour diriger. La tâche ne s’annonce pas du tout facile pour Katrin Jakobsdottir, la chef de file du mouvement Gauche-Verts. Cependant, elle s’est montrée confiante dans la possibilité d’un accord avec les autres partis minoritaires pour former une majorité. En octobre 2016, avant la tenue des élections, elle essaya sans succès de coaliser ces mêmes forces autour d’elle. Mais les circonstances sont plus favorables cette année, à en croire les déclarations de l’élue en conférence de presse après son entretien avec le président.
Un vote tous les deux ans
Si la gauche parvenait à former une majorité pour prendre la tête de l’Exécutif, cela créerait une situation politique vécue une seule fois en Islande depuis 73 ans ! La tenue de ces élections dénote encore une fois le caractère instable des institutions politiques islandaises. Depuis 2008, la terre de glace a vu se dérouler cinq élections législatives. Cela représente une moyenne d’une élection tous les deux ans.
Katrin Jakobsdottir pourra-t-elle créer l’exploit ? Les semaines à venir nous l’apprendront !