Et s’il suffisait de placer de faux oiseaux pour attirer les vrais ? La question peut sembler farfelue, mais deux compagnies touristiques tout ce qu’il y a de plus sérieux se sont lancées dans ce projet. Celui-ci est initié sur la petite île islandaise de Hrísey afin d’attirer les macareux moines sur les côtes.
Quand l’ornithologie islandaise mise sur toute une population de faux oiseaux
150 faux macareux moines ont été installés sur les côtes de l’île de Hrísey, en Islande. Ces oiseaux factices ont été mis en place à trois endroits différents, des endroits que les ornithologues locaux ont scrupuleusement étudiés. Oui, il s’agit d’un projet réel et réfléchi. L’idée est, bien entendu, d’attirer les vrais oiseaux pour qu’ils s’y établissent à long terme. Il faut savoir que, comme chez les humains, la présence d’une colonie sur un territoire en particulier est synonyme de conditions de vie favorables. Ainsi, en voyant leurs « congénères » déjà en place, les vrais macareux moines ne devraient pas hésiter à s’installer à leur tour.
Bien entendu, le processus n’est pas aussi simple. Les faux oiseaux ne suffisent pas, même s’ils peuvent attirer les vrais. Le projet implique alors la mise en place d’appâts et la création de terriers. À cela s’ajoute la diffusion de cris de macareux sur haut-parleurs. Il ne reste plus par la suite qu’à espérer que la stratégie fonctionne et que les vrais macareux viennent.
Un projet aussi « audacieux » est sujet à toutes les critiques. D’ailleurs, les moqueries ne sont pas les reproches les plus importantes. Beaucoup de gens pointent du doigt les deux compagnies qui ont eu cette initiative et leur reprochent de faire tout ce « cinéma » dans le seul but d’attirer les touristes et d’en tirer des bénéfices. D’autres se soucient des impacts environnementaux d’un tel projet. En effet, les 150 macareux installés un peu partout sur les côtes de l’île sont en plastique. Et tout le monde sait à quel point ce matériau est nocif pour la nature.
Cela a déjà été expérimenté…ailleurs !
Certains vont trouver ce projet novateur, mais ce n’est pas le premier du genre. La même stratégie a déjà été expérimentée aux États-Unis et en Norvège. Et des spécialistes sérieux investissent dans de tels projets parce que l’attraction sociale chez les oiseaux existe bel et bien.
Aux États-Unis, plus précisément dans le Vermont, certaines compagnies comme Mad River Decoy of Waitsfield investissent sur de longues périodes dans ce type de projet. Elles fournissent les leurres et collaborent avec les projets qui en ont besoin durant des décennies afin d’attirer les vrais oiseaux. Et le choix du matériau n’est pas un hasard puisque le plastique se conserve très bien, même dans des conditions climatiques difficiles. C’est également léger et facile à installer.
L’attraction sociale est une méthode réelle et efficace
Bien que l’idée semble saugrenue, il ne faut pas croire que les deux compagnies qui y investissent en Islande le font par hasard. Au contraire, elles procèdent selon une méthode éprouvée et souvent utilisée pour attirer les oiseaux marins. Il s’agit de la méthode d’attraction sociale, créée par le Dr. Stephen Kress de la National Audubon Society. L’idée principale est d’attirer les oiseaux vers des lieux de nidification déjà bien étudiés pour leur implantation à long terme. Les faux macareux, dans le cas du projet de l’île de Hrísey, servent donc de signaux sociaux.
Les leurres à proprement parler ainsi que les diffusions audio ne suffisent pas toujours. En fonction du projet, l’attraction sociale peut inclure l’installation de miroirs et même l’utilisation d’œufs et de poussins… également factices. Et cette stratégie n’est pas nouvelle puisque de nombreux projets y ont déjà eu recours depuis les années 1970.
Bien que le projet peut en faire rire plus d’un, la mise en place des faux macareux moines sur les côtes de l’île de Hrísey est un projet sérieux. Cette espèce d’oiseau devra bientôt peupler cette région en abondance pour le plus grand plaisir des locaux et des touristes. Le macareux moine est en effet splendide. En tout cas, les résultats ne seront mesurables que dans quelques années. Affaire à suivre !
Bonjour. Question saugrenue mais… :
Est-il vrai que certains faux maquareux n’étaient composés que d’une patte,
afin d’étudier le mimétisme entre eux et les nouveaux maquareux,
venus se positionner sur leur terrain, ont adoptés cette position,
à savoir sur une seule patte ?
Info-Intox, auriez-vous des précisions sur cette expérience, vraie ou fausse ?
Merci pour la réponse. M. Montant
Désolé, je n’ai pas eu d’autres nouvelles sur cette expérience depuis, je n’en sais donc pas plus.
Après avoir visionné une interview sur Sud radio de l epatant Idriss aberkane j ai cherché à confirmer l info aussi (esprit critique) et j ai pu trouver des éléments de réponse en tapant « puffin single leg » dans un moteur de recherche phare. Sans pouvoir confirmer qu il s agisse réellement d un comportement systematique et non d un cas isolé c est quand même troublant en terme de conformisme animal.
Bonjour Val, j ai aussi visionné cette vidéo pas plus tard que hier soir. En effet très troublant!!! J’ adore Idriss Aberkane, chacune de ses vidéos est mine d’ informations