Débordée par la vague de touristes étrangers qui foule son sol chaque année, l’Islande est de plus en plus confrontée au nombre limité des infrastructures d’accueil et à des problèmes environnementaux. La situation semble préoccupante au point que les autorités islandaises ont décidé d’adopter de nouvelles mesures afin de mieux encadrer les activités d’exploration du pays. De la taxe touristique à la limitation du nombre de visiteurs, des réflexions sont en cours pour une meilleure réglementation du flux touristique. Dans un communiqué sur le plan budgétaire 2018-2022, le ministre des Finances a indiqué que la mise en œuvre de ces nouvelles mesures prendra effet dès le 1er juillet 2018.
Une industrie touristique en plein essor avec des retombées économiques fulgurantes
Incontestablement, le tourisme constitue l’un des piliers économiques de l’Islande. En l’espace d’une décennie, l’île scandinave est passée de 302 900 visiteurs en 2000 à 672 900 en 2012. Le nombre de touristes n’a de cesse de croître chaque année avec :
- 1,28 million en 2015
- 1,8 million en 2016
- 2,3 millions attendus en 2017
Parmi les nationalités qui visitent le plus la terre des Vikings, figurent les voyageurs américains, suivis des touristes du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la Norvège puis de la France.
L’Islande, faut-il le rappeler, semble bénie des dieux avec des paysages singuliers qui forcent l’admiration. Qu’il s’agisse du Blue Lagon, du Cercle d’or, du volcan Eyjafjallajökull ou encore du mont Helka, les visiteurs ont naturellement l’embarras du choix, et se plaisent agréablement entre les panoramas de glace et de feu.
En 2016, une étude fut réalisée par l’Agence Nationale de Tourisme afin de comprendre les raisons qui suscitent l’affluence des touristes en direction de l’île. Il en ressort que 83 % des touristes effectuant le voyage le font à cause de la singularité du paysage islandais et 17 % seulement à cause des tarifs intéressants pratiqués. La même étude indique que, chaque année, les activités touristiques rapportent en moyenne près de 7000 euros par habitant. Les dépenses touristiques, estimées à 723 millions en 2010, ont été portées un an plus tard à 832 millions. En 2015, le tourisme représentait près du tiers des recettes d’exportation, donc davantage que la pêche (23 %).
Ces statistiques témoignent de l’intérêt porté à cette somptueuse destination qui ne cesse d’enregistrer un flux touristique impressionnant.
Des infrastructures d’accueil limitées et une écologie menacée
Le pays de glace et du feu, où résident seulement 330 000 âmes, vient en tête des destinations touristiques les plus convoitées du vieux continent. D’un peu partout, les visiteurs affluent pour admirer de spectaculaires geysers, d’immenses glaciers ainsi que de merveilleuses chutes d’eau qui offrent à l’Islande son statut d’île d’aventure. Cependant, si l’engouement suscité par la découverte du pays a entraîné en l’espace de sept ans une fréquentation élevée et rapide du nombre de visiteurs, cela n’est pas sans conséquence.
En effet, selon les rapports de l’Agence Nationale de Tourisme (ANT), cet afflux touristique est responsable de l’explosion des prix des produits, de la saturation des complexes hôteliers, des établissements de location, des infrastructures locales notamment des toilettes, des parkings, etc. D’un point de vue écologique, la surfréquentation de certains sites pourrait engendrer des conséquences désastreuses pour l’environnement. À cela, il convient d’ajouter la pollution générée par les milliers de véhicules utilisés par les touristes pour parcourir les différents sites.
Vers l’adoption de nouvelles mesures dans l’industrie touristique
« Nous voulons éviter que l’Islande ne devienne une destination trop prisée ». Ainsi s’exprimait le ministre islandais en charge du tourisme dans un communiqué où il indique les nouvelles réformes envisagées par le gouvernement dans ce secteur. Ces mesures visent, entre autres, l’augmentation de la TVA (de 11 % actuellement à 21 % en 2018), la limitation du nombre de visiteurs et la possibilité de faire payer des licences aux touristes pour explorer les sites les plus prisés. La mise en application effective de ces mesures est annoncée pour le 1er juillet 2018, a-t-il ajouté.
D’après les calculs, la TVA devrait connaître une hausse d’environ 4 % en moyenne du coût global d’un visiteur lors de son séjour en Islande.
La mise en œuvre de cette stratégie étant contraire à la promotion du tourisme de masse, l’Islande ne gagnerait-elle pas à revoir sa politique touristique à long terme ? Pour cela, il importe de rechercher les financements nécessaires à la réalisation d’importantes infrastructures destinées à accueillir plus de visiteurs.
Cela risque surtout d’aboutir à un tourisme de «riches» quu ne seront pas forcément plus respectueux de l’environnement… et n’empêcheront pas les prix des biens de grimper! Il faut mieux en effet un programme à moyen et long terme de protection des sites par des infrastructures adaptées…
C’est tout à fait vrai, cela va juste permettre au plus riche d’être plus tranquille. Après ce n’est pas forcément facile de trouver une solution simple et équitable pour tout le monde. Parce que en créant de nouvelle infrastructure on favorise potentiellement la fréquentation touristique.