Islande : élections anticipées fin octobre 2017

Lundi 18 septembre 2017, le président islandais a annoncé une dissolution du parlement prévue pour le 28 octobre. C’est la conséquence générée par le retrait du soutien d’un parti de la coalition au gouvernement. Face à l’échec des tentatives pour trouver une solution de sortie de crise, le Premier ministre a dû se résigner à l’éclatement de sa majorité et donc à une nouvelle période de crise politique en Islande.

La majorité réduite par le départ du parti Avenir radieux

À la suite d’une entrevue avec le chef du gouvernement, le président Gudni Johannesson a décidé de dissoudre l’assemblée à une chambre de 63 députés. La situation est née de la volonté d’Avenir radieux de retirer son appui à Bjarni Benediktsson. Par conséquent, diminuée des quatre parlementaires de cette formation politique, la majorité au pouvoir s’éclate de facto. Le Premier ministre n’a pas manqué de négocier avec d’autres groupes pour former un nouveau gouvernement. Mais tous les pourparlers se sont achevés par l’échec.

C’est donc en toute la logique que le chef de l’État a consenti le 18 septembre à la proposition du patron de l’Exécutif, qui a suggéré l’organisation de nouvelles élections anticipées. Celles-ci auront lieu le 28 octobre, le même jour que celui de l’acte formel de dissolution du Parlement.

Fin d’un équilibre précaire maintenu sur 9 mois

Le gouvernement dirigé jusque-là par Bjarni Benediktsson ne tenait en réalité qu’à un fil. En effet, sa constitution n’a pu se faire en janvier que sur une simple majorité absolue, ce qui le rend vulnérable à la moindre crise. En l’occurrence, la déstabilisation n’est provoquée que par le départ d’un maillon plutôt faible de la majorité. Quelles sont les raisons du divorce ?

Il s’agit de l’adoption d’une loi controversée soutenue par la majorité. En vertu de cette nouvelle disposition introduite dans le Code pénal, un ancien détenu peut demander et obtenir la suppression de la mention de son statut de réprouvé sur son casier judiciaire. Il lui faut obtenir le cautionnement moral écrit de trois personnes dignes de confiance. Jusque-là, tout va bien dans le microcosme politique islandais.

L’allumette qui a déclenché l’incendie est le fait qu’un condamné pour pédophilie a exploité le dispositif à son avantage avec succès à l’aide d’un proche du Premier ministre. Le comble pour les responsables du parti Avenir radieux est que le père de Bjarni Benediktsson figure parmi les trois signataires ayant permis au violeur condamné à 5 ans de réclusion de parvenir à ses fins. Les membres de la coalition reprochent à leur allié de leur avoir dissimulé l’affaire jusqu’à ce que la presse la révèle au grand jour. À noter que les Islandais rejettent désormais cette pratique.

Pour l’heure, les ministres gèrent les affaires courantes en attendant la constitution du gouvernement qui sera issu des élections du 28 octobre.

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