Avec sa position si septentrionale dans l’hémisphère nord et sa géographie particulière, l’Islande subit un climat rude, souvent pluvieux et venteux. Logiquement, l’eau joue donc un grand rôle dans ce pays, surtout si l’on rappelle que les glaciers font près de 11% de la superficie dans le pays. Vous allez pouvoir découvrir sur cette page tout ce qu’il faut savoir sur l’hydrologie du pays et son impact sur les paysages islandais. Ce sera donc l’occasion d’en découvrir un peu plus sur les cours d’eau, les lacs et les cascades qui peuplent cette île.
Un pays d’eau
L’eau et l’Islande sont très liés. D’abord, le pays est entouré de mers, mais en plus cette situation fait qu’il pleut très régulièrement sur le pays, surtout dans les grands deux tiers sud ouest du pays (1000 à 4000 mm d’eau sur ces régions). Combinée à la présence de glaciers qui fondent en été, l’eau y est donc très abondante et présente dans de nombreuses régions du pays sous la forme de rivières ou de lacs.
Cependant, la nature des sols volcaniques, parfois poreux et perméables, fait que certaines zones soumises à de bonnes précipitations ne disposent d’aucun cours d’eau, ni de lac. C’est notamment le cas de la péninsules de Reykjanes ou du désert au nord du Vatnajökull, l’Ódáðahraun.
Les cours d’eau : fleuves et rivières d’Islande
Malgré la taille assez réduite du pays, sa pluviométrie importante et ses glaciers font que les rivières sont très nombreuses dans le pays. Les débits y sont aussi très importants au vu de la surface des bassins versants. Par contre, le pays ne compte pas de très grandes rivières en longueur, car la pente et la violence du courant ne favorisent pas la création de méandres qui auraient rallongé le cours d’eau.
Les grandes rivières
On trouve en Islande plusieurs grandes rivières, dont deux fleuves avec une longueur de plus de 200 km, 3 entre 150 et 200 km et 6 entre 100 et 150 km.
Vous trouverez ci-dessous une liste des plus grandes rivières du pays :
- Þjórsá : c’est la plus longue rivière du pays, avec une longueur totale de 230 km depuis sa source au pied du glacier Hofsjökull. Le fleuve descend ensuite à travers les hautes terres pour passer à proximité de l’Hekla et il se jette ensuite dans l’océan Atlantique entre Stokkseyri et Hella. Le fleuve dispose d’un impressionnant débit de 370 m3/s pour un bassin versant de 7 578 km2.
- Jökulsá á Fjöllum : Seconde plus longue rivière du pays avec 206 km de longueur. Ce fleuve, qui signifie en islandais « Rivière glaciaire des Montagnes », prend sa source au nord du Vatnajökull pour se jette au nord dans la mer du Groënland. 30 kilomètres avant d’arriver dans la mer, le Jökulsá á Fjöllum traverse des gorges et chute dans plusieurs cataractes dont Selfoss et Dettifoss. Avec son régime glaciaire et son débit de 183 m3/s, le fleuve a une très grosse variabilité. Il faut noter que son bassin versant de 7 750 km2 est très grand pour le pays, mais il traverse une grande zone désertique.
- Hvítá : Troisième rivière du pays par la taille (185 kilomètres), elle prend sa source au lac Hvítárvatn (au pied du Langjökull) puis traverse les Hautes Terres pour chuter au niveau de Gullfoss de 15 à 30 mètres de haut. A Selfoss, la rivière rejoint le Sog pour former l’Ölfusá.
- Skjálfandafljót : Ce fleuve se jette dans l’océan Arctique après être né de la confluence de deux rivières qui prennent leurs sources au pied du Vatnajökull. Il parcourt ensuite 178 km. Passant par plusieurs chutes d’eau, dont Goðafoss, le fleuve se jette ensuite dans la baie de Skjálfandi.
- Jökulsá á Brú : Ce fleuve, qui prenait sa source au Brúarjökull, une des langues glaciaires du Vatnajökull, a eu son parcours largement changé depuis qu’un barrage et un lac artificiel ont été construits dessus pour la centrale hydroélectrique de Kárahnjúka. Aujourd’hui, la grande majorité du débit est dérivée vers la rivière Lagarfljót, seule une petite partie suit son cours normal.
L’Islande compte aussi d’autres grands fleuves comme :
- Tungnaá (129 km)
- Blanda (125 km)
- Hvítá (117 km)
- Fnjóská (117 km)
- Kúðafljót (115 km)
Les types de rivières
La nature du sol va donc avoir un impact important sur la formation des rivières et leurs régimes. Le pays compte en effet trois grands types de cours d’eau :
- Les dragar sont de type montagnard avec de fortes variations de débits, elle se crée dans des régions aux sols imperméables et elles ont fortement érodé les vallées et donc les cascades y sont beaucoup rares. Ce type de rivière se trouve surtout dans les régions éloignées des zones volcaniques actives et loin des glaciers (notamment dans une grande partie de l’ouest et dans l’est).
- Les lindar sont des cours d’eau de type rivière de résurgence. Ils se forment sur des zones aux roches plus poreuses comme des coulées de laves récentes ou des couches de cendres. L’eau s’enfonce alors dans le sol et il n’y a presque pas de rivière ou d’eau en surface. Elle ressort dans des résurgences quand elle rencontre un affleurement imperméable. Les lindar ont, par contre, un régime très régulier et l’eau y est beaucoup plus chaude l’hiver, ne gelant quasiment jamais. C’est dans ce type de rivières que l’on peut croiser des cascades. On trouve les lindar dans les zones volcaniques actives (Reykjanes, Hautes terres et Cercle d’Or).
- Les jokular sont des rivières glaciaires, cela veut dire que le cours d’eau varie selon la saison avec un plus haut niveau en été et un plus bas pendant l’hiver. Le débit est parfois très important et les variations changent au cours de la journée en fonction de la température.
En plus de ces trois grands types, les plus grandes rivières peuvent mélanger plusieurs régimes hydrologiques, souvent composés d’une partie glaciaire et de lindar ou dragar (ou les deux). Il est beaucoup plus complexe de parler de ce type de rivières qui peuvent avoir des montées en débit soumises à plusieurs facteurs.
Les cascades
En Islande, les cascades et autres chutes d’eau sont monnaies courantes grâce à l’abondance de l’eau dans l’ensemble du pays et au relief encore jeune et que les différentes rivières n’ont pas eu le temps de creuser. Au pied des glaciers ou sur le cours de puissantes rivières, on rencontre donc partout sur l’île des cascades (Foss en islandais), certaines étant de simples filets d’eau sans nom qui chutent d’une falaise, d’autres disposent d’impressionnants débits. A chaque saison, on voit d’ailleurs apparaître de nouvelles cascades au pied des glaciers.
Rien qu’en parcourant la route n°1 dans le sud de l’île, il est possible de croiser certaines des plus belles chutes d’eau du pays comme Skogafoss ou Seljalandsfoss. Toujours sur cette même route, on croise au nord l’impressionnante Godafoss.
La plupart des cascades d’Islande dispose d’un fort débit au printemps et en été grâce à la fonte des glaciers. L’hiver, vous pourrez en plus les admirer se recouvrant petit à petit d’un manteau de neige ; elles forment parfois de véritables cathédrales de glace.
Les plus belles chutes d’eau du pays
Se comptant par milliers, il existe certaines cascades qui valent vraiment le détour notamment à cause de leurs puissances, de leurs hauteurs de chute ou tout simplement de leurs esthétiques.
- Gullfoss : les “chutes d’or” en islandais, Gullfoss est l’une des plus puissantes cascades du pays avec un débit de 130 m” par seconde. Elle est composée de deux chutes distinctes. Elle se trouve dans le Cercle d’Or.
- Godafoss : la cascade des dieux est aussi très puissante et elle est chargée d’une histoire (voir l’Islande médiévale). Elle se trouve entre Mytvatn et Akuereyri.
- Seljalandsfoss : tombant de 65 mètres, cette chute d’eau est alimentée par le glacier Eyjafjallajökull et elle a la grande particularité que l’on peut passer derrière. Elle se trouve dans le sud de l’île et elle est visible de la route 1.
- Skógafoss : très puissante et tombant de 62 mètres, Skogafoss se trouve à quelques kilomètres à l’est de Seljalandsfoss.
- Dettifoss : c’est la chute d’eau la plus puissante d’Islande et d’Europe avec un débit de 200 m3 par seconde. Elle se trouve dans le nord du pays à côté de sa soeur de Selfoss.
- Selfoss : quelques centaines de mètres en amont de Dettifoss, Selfoss est tout aussi puissante et elle impressionne avec sa forme de V inversé.
- Svartifoss : beaucoup plus petite que les autres, Svartifoss n’en est pas moins remarquable, car elle chute au milieu d’orgues basaltiques noires. Elle se trouve à Skaftafell au pied du Vatnajökull.
- Hraunfossar : cette étonnante cascade surgit… de nulle part pour tomber dans une rivière. En fait, de l’eau souterraine qui passe sous une ancienne coulée de lave sort de terre en formant une cascade d’une centaine de mètres de large. Elle se situe dans le centre ouest du pays.
Les plus hautes cascades d’Islande
Voici une liste des 5 plus hautes chutes du pays :
- Morsárfoss : elle fait 227,3 mètres de haut et elle descend directement du glacier Vatnajökull
- Glymur : elle fait 190 mètres et était la plus haute cascade du pays jusqu’à la découverte en 2007 de Morsárfoss. Elle est située au nord-est de Reykjavik sur le cours du Botnsá.
- Háifoss : avec ses 122 mètres, elle impressionne vraiment. Elle est située à proximité de l’Hekla et de la ferme de Stong historique dans le sud de l’Islande.
- Hengifoss : elle fait 118 mètres de haut et se situe sur le cours du Brekkuselslækur dans le nord-est du pays.
- Fjallfoss : située dans les Vestfirðir (fjord de l’ouest), elle s’appelle la cascade montagne à cause de sa forme si spectaculaire car elle descend les flans striés d’un fjord sur 100 mètres.
Les lacs en Islande
En Islande, les lacs sont très nombreux, de formes et de natures diverses. Le pays compte effectivement 2,7% de sa surface sous la forme de lacs. Certaines dépassent les quelques dizaines de kilomètres carrés de superficie, mais la plupart d’entre eux sont tout petits.
Natures et types de lacs
Tout d’abord, il faut distinguer en Islande, comme dans le reste du monde, deux grands types d’étendues d’eau : les lacs artificiels, construits essentiellement pour les barrages hydroélectriques, mais aussi plus rarement pour la baignade (par exemple le Blue Lagoon), et les lacs naturels.
Ces derniers sont, là encore, de natures diverses selon les propriétés du sol ou leurs emplacements. Deux grands phénomènes ont créé les lacs d’Islande : les volcans et les glaciers.
Parmi l’origine volcanique, on trouve les lacs cratères ou maars volcaniques comme le Viti d’Askja ou celui du Krafla, ceux qui se sont formés dans les caldeira effondrées comme Öskjuvatn. Il existe aussi des volcans formés par des coulées de lave qui ont bouché la sortie d’une rivière, comme à Mytvatn d’où la faible profondeur de 4 mètres du lac..
On trouve ensuite les glaciers qui, en se retirant, ont creusé de nombreux lacs. Il y a notamment les lacs d’origine glaciaire ou des proglaciaires comme Jokulsarlon (à l’avant du glacier)
Dernier type moins connu, les lacs tectoniques qui résultent de l’écartement de deux plaques, c’est ce qui se passe à Þingvallavatn ou dans l’ancien lac naturel de Þórisvatn.
Les lacs les plus remarquables du pays
Avec sa variété de paysages, ses glaciers et ses volcans, l’Islande dispose de lacs très différents et souvent remarquables. Vous découvrirez ici une petite liste des lacs par leurs tailles ou leurs profondeurs.
Les plus grands lacs du pays :
- Þórisvatn : lac naturel qui a été agrandi en lac barrage, il fait maintenant 86 km² contre 70 avant. Il se situe vers 560 mètres et à une profondeur de 114 mètres au maximum
- Þingvallavatn : avec ses 83,7 km², c’est le plus grand lac naturel du pays. Il atteint une profondeur maximum de 114 mètres.
- Hálslón : il fait 57 km² et c’est un lac complètement artificiel
- Blöndulón : situé dans les hautes terres, il fait 57 km²
- Lögurinn : situé dans le nord est du pays et baignant Egilsstaðir, il est tout en longueur et fait 52 km².
Les lacs les plus profonds :
- Jökulsárlón : 260 mètres
- Öskjuvatn : 217 mètres
- Hvalvatn : 160 mètres