Pour parcourir l’Islande et ses routes souvent désertes, quoi de mieux que la voiture ? En effet, ce moyen de transport offre une autonomie et une liberté très appréciables et, comme le pays est très peu peuplé, il n’y a pas toujours beaucoup d’autres moyens de se balader. Mais est-ce simple de conduire en Islande ? Dans l’ensemble plutôt, oui , mais il faut par contre faire attention à quelques petites choses et la conduite d’un tout-terrain est souvent beaucoup plus complexe !
- Le réseau routier
- Le code de la route
- La signalisation routière
- L’état du réseau routier
- Conduire un 4×4
Petit état des lieux du réseau routier
Avec 105 000 km² et 300 000 habitations, l’Islande dispose d’une densité de population très faible, mais d’un parc automobile très important, auquel se rajoutent nombre de touristes souvent équipés de voitures. Pourtant, il existe un nombre très important de routes encore non goudronnées, tout simplement car le pays dispose de très peu d’habitants.
L’Islande compte donc 13 000 km de routes, dont 4 600 km sont revêtus et 8 300 km sont de simples pistes (routes en graviers, en terre ou pistes pour tout-terrains). La plus grande route du pays est naturellement la Route 1, qui fait 1 339 km et qui est majoritairement goudronnée (sauf un petit bout dans l’Est du pays).
Attention, le pays ne compte pas forcément beaucoup de stations-services, surtout dans l’intérieur des terres. Il est donc très important de faire le plein avant d’emprunter des routes pour tout-terrains. Les stations-services permettent d’avoir du gasoil, de l’essence et, à Reykjavik, on trouve parfois de l’hydrogène. Pour plus de renseignements pour trouver une station-service, rendez-vous sur les sites des distributeurs : Orkan, Olis, Atlantsolia, OB ou N1. Le prix de l’essence dans les différentes stations peut se trouver ici. Si vous avez peur d’une panne d’essence sur une piste F, vous pouvez aussi prendre un petit jerrican.
Le code de la route islandaise : la réglementation
De base, le code de la route en Islande est très proche de ceux de l’Europe continentale, avec une conduite à droite et d’autres règles que l’on retrouve par exemple en France.
Cependant, voici la réglementation avec plus de détails, très utile avant de prendre la route :
- Les feux de route (feux de croisement) doivent être allumés en permanence même en plein jour.
- Le port de la ceinture est obligatoire pour tous les occupants du véhicule.
- Attention à respecter les limitations de vitesse, car les amendes pour excès de vitesse peuvent être très lourdes (environ 450 euros pour une amende de vitesse de 20 à 30 km/h, plus de 1000 euros au-dessus de 40 km/h, etc.). La police peut exiger leur paiement immédiat.
- En ville : 50 km/h
- Routes en graviers : Max 80 km/h
- Routes goudronnées : Max 90 km/h
- Il est absolument interdit de rouler en dehors des routes ou chemins balisés, le tout-terrain en dehors des sentiers est donc interdit.
- Il est interdit de stationner en dehors des espaces prévus à cet effet.
- Respecter la réglementation interdisant les véhicules non tout-terrain sur les pistes (voir paragraphe “Routes pour véhicules tout terrain”)
- Les routes étroites et non goudronnées peuvent être glissantes et devenir dangereuses dès 80km/heure, donc prudence et limitez votre vitesse.
- Tolérance ZERO pour la consommation d’alcool
- Téléphone uniquement en kit main libre, mais attention tout de même
- Priorité à droite
- Attention aux animaux et en particulier aux moutons, qui sont très nombreux même sur la route. Si vous blessez ou tuez un animal domestique, vous êtes responsable et vous devrez dédommager le propriétaire.
Pour plus d’informations sur la sécurité routière, vous pouvez aussi regarder le spot de prévention routière « Driving with Elfis » qui vous expliquera de manière ludique les règles de conduite à tenir sur les routes islandaises : drive.is.
Liste des panneaux ou de la signalisation routière spécifique
Il existe en Islande certains aspects de la signalisation routière que l’on n’a pas beaucoup l’habitude de croiser sur nos routes. Voici quelques exemples :
Il existe en Islande quelques rares panneaux (le long de la route 1 dans l’Est du pays) qui signalent la présence de rennes aux abords, alors faites attention à ne pas rouler trop vite, surtout la nuit.
Les moutons sont très communs sur l’île et certains ont des comportement parfois dangereux en n’hésitant pas à traverser à tout moment. Les accidents étant nombreux, faites attention lorsque vous rencontrez des troupeaux.
Attention, sur les routes F, il existe de nombreux passages de rivière qui se font sans pont. Ces passages de gués sont à prendre avec précaution et vous devez avoir absolument un 4×4 (plus d’infos dans la partie dédiée).
Les routes aveugles sont composées de grandes buttes qui ne permettent pas de voir les véhicules arrivant en face. Attention à la vitesse pour éviter les accidents et n’hésitez pas à donner un petit coup de klaxon juste avant de vous engager.
Route à mauvais revêtement qui nécessite une circulation à faible vitesse. Certaines d’entre elles ont un revêtement quasiment en tôle ondulée.
Route accessible seulement aux véhicules de type tout-terrain à cause du mauvais état du terrain.
Ce panneau signale le passage d’une route goudronnée à une route à graviers. Attention, le changement de revêtement peut provoquer des pertes d’adhérence.
Plus de panneaux et de signalisation routière sur ce site.
Informations sur l’état du réseau routier
L’Islande est un pays qui connaît un climat très changeant et souvent froid. On peut, en quelques minutes, passer d’un grand soleil à de fortes pluies, une tempête de neige ou bien des vents très violents (parfois plus de 200 km/h !). Il est donc nécessaire de s’informer de l’état du réseau routier avant de prendre la route.
Il ne faut pas oublier, aussi, qu’une grande partie des routes et pistes islandaises peuvent être fermées pendant la saison hivernale. C’est notamment le cas de la majorité des pistes qui sont fermées normalement entre fin septembre et juin. Les dates dépendent de la météo (neiges, fonte des neiges, etc.).
Consulter le site web :
Visualiser les routes en temps réel
Des caméras situées sur les routes vous permettent de vous rendre compte en temps réel de l’état des routes.
Autre point qu’il est important de prendre en compte, c’est les distances et le temps de trajet. En effet, en Islande il ne faut pas prendre en compte les distances entre deux lieux, car sur la route numéro 1 il est assez facile d’estimer le temps, mais sur une route secondaire c’est autre chose. Sur la route 1, un parcours de 30 km se fera en 20 minutes, mais sur une route F, il faudra compter plus d’une heure.
Les différents types de routes
On trouve donc en Islande plusieurs types de routes :
- Routes goudronnées
- Routes à graviers ou en terre
- Pistes pour tout-terrains
Routes pour tous les véhicules
Avant de commencer à conduire en Islande, vous trouverez ci-dessous une liste des différentes routes goudronnées et en graviers qui sont accessibles aux voitures de tourisme. Cependant, attention aux routes gravillonnées, car l’adhérence est bien moins bonne et les graviers peuvent abîmer les autres véhicules.
Routes pour les véhicules 4×4 (Routes F)
Une grande partie du réseau routier islandais n’est pas accessible aux voitures classiques, il est donc important d’avoir un 4×4 pour visiter certains lieux comme le Landmannalaugar, Asjka ou Thorsmork. La conduite sur ces routes est beaucoup plus ardue, et donc il est nécessaire d’être beaucoup plus prudent(e) que sur une route standard.
Date d’ouverture et de fermeture des pistes F
Les dates qui suivent sont des estimations, relativement fiables même si les conditions météos peuvent les faire changer. Les ouvertures de routes se font en fonction du niveau des gués, mais aussi de l’état de la piste, car la fonte et le dégel détruisent la plupart du temps la route.
Si vous avez un doute, consultez : road.is (l’état des routes islandaises en temps réel) ou appelez le 00 354 1-7-7-7 !
- F206, Lakagigar : ouverture le 19 juin.
- F208, Sigalda-Landmannalaugar : ouverture le 19 juin.
- F208, Landmannalaugar-Eldgja : ouverture le 29 juin.
- F208, Eldgja-Skaftartunga : ouverture le 11 juin.
- F210, Keldur-Hvanngil : ouverture le 7 juillet.
- F210, Hvanngil-Skaftartunga : ouverture le 7 juillet.
- F225, Landmannaleid : ouverture le 22 juin.
- F261, Emstrur : ouverture le 30 juin.
- F35, Gullfoss-Hveravellir : ouverture le 17 juin.
- F35, Hveravellir-Blönduvrikjun : ouverture le 9 juin.
- F26, Sprengisandur : ouverture le 29 juin.
- F752, Skagafjardarleid : ouverture le 2 juillet.
- F821, Eyjafjardarleid : ouverture le 14 juillet.
- F88, Öskjuleid i Herdubreidarlindir : ouverture le 14 juin.
- F88, Askja-Dreki : ouverture le 14 juin.
- F894, Öskjuvatnsvegur : ouverture le 24 juin.
- F862, Vesturdalur : ouverture le 21 juin.
- F902, Kverkfjallaleid : ouverture le 19 juin.
- F550, Kaldadalsvegur : ouverture le 9 juin.
La fermeture est beaucoup plus soumise à la météo, car si des chutes de neige importantes arrivent début septembre, certaines routes peuvent déjà être fermées. En général, la fermeture des routes F des hautes-terres a lieu entre mi-septembre et mi-octobre, un peu plus tard pour les routes F proches des côtes.
Conduire un 4×4 en Islande
Bien évidemment, le 4×4 est fortement conseillé lorsque l’on souhaite faire le tour de l’Islande, tout simplement à cause de l’état de nombreuses routes, mais aussi de la météo. Malgré tout, si, faute de budget, vous devez vous contenter d’un véhicule de tourisme, sachez que la grande partie des sites vous est accessible. Rendez-vous sur la page location de voiture en Islande ou celle sur les 4×4 pour avoir plus d’informations.
Cependant, sans tout-terrain, vous ne pourrez pas découvrir une grande partie des paysages qui font le charme du pays, les hautes-terres avec leurs glaciers et les magnifiques paysages désertiques. On trouve notamment, dans les zones accessibles seulement avec les Routes F, le Landmanalaugar, l’Asjka, Thorsmork ou encore les volcans du Laki.
Là-bas, vous pourrez faire des excursions qui vous font pénétrer presque au cœur de l’Islande, où l’expression « seul au monde » commence à prendre un nouveau sens : vous pouvez rouler pendant plusieurs heures sans croiser personne, aucun véhicule, humain, animal ou toute trace de civilisation. A perte de vue, s’offre à vous la dureté du paysage islandais, chaque virage vous dévoilant un nouveau décor toujours plus époustouflant. Une succession de déserts de sable gris, d’amas de lave sombre aux profils déchiquetés, de plaines vertes argentées de mousses moelleuses aux tons verts argentés, des collines de terre rouge sang…
Ces routes, uniquement accessibles en 4×4, sont à prendre avec quelques précautions. Il y a plusieurs gués à traverser sur la F249. Nous en avons compté 16 dans un seul sens, soit 32 aller-retour !!!) et les chemins peuvent être glissants ou très accidentés.
Quel type de 4×4 ?
Les 4×4 sont évidemment bien plus chers que les voitures de tourisme (plus d’informations sur la location de véhicule 4×4), donc notre choix se porte souvent sur les véhicules d’entrée-de-gamme, mais parfois des véhicules plus gros et plus chers peuvent être très utiles.
Avant de louer votre véhicule, vous devez regarder plusieurs points :
- Il faut choisir un véhicule avec la garde la plus haute possible.
- Ne pas prendre un véhicule trop long, sinon il y a un risque de toucher le bas de caisse lors de passage de rochers.
- Si possible, choisir un modèle avec une seconde courte, mais c’est rarement le cas dans les entrées de gamme.
- Faire attention à la hauteur de passage de gué, la plupart du temps indiquée par les constructeurs
Il existe plusieurs types de tout-terrains que vous pourrez conduire en Islande :
- Les petits 4×4, comme le Dacia Duster et le Suzuki Jimny : ils sont souvent largement suffisants pour la plupart des pistes F, sauf les plus difficiles. Leur gros point faible est surtout pour les passages des gués.
- Les SUV comme le Suzuki Vitara de 2017, le Kia Sportage ou le Toyota Rav4 2017 : ils sont beaucoup moins performants pour circuler sur les Routes F, même s’ils vous permettront accéder sans problème à Thorsmork (sauf en cas de fortes pluies) ou bien du Landmannalaugar.
- Les gros 4×4 comme le Jeep Wrangler ou Toyota Land Cruiser : ils sont idéaux pour circuler dans l’intérieur des terres et surtout les passages de gués
- Les superjeep : c’est l’arme ultime pour voyager dans les Hautes Terres islandaises. Avec la hauteur de la garde sol, vous pourrez passer presque partout.
- Les camping-car pick-up ou bien les campers 4×4 : pour les premiers, il s’agit de très bons tout-terrains aux capacités de franchissement similaire aux gros 4×4, même si le poids et l’encombrement du véhicule peuvent être gênants. Concernant le camper 4×4, il s’agit simplement de véhicules comme les Mercedes Vito ou les VW California légèrement surélevés et avec une transmission 4×4. Ils ne sont pas faits pour aller sur les routes F les plus difficiles.
Les passages de gués
Principale difficulté de la conduite en Islande sur les routes pour 4×4 (pistes F), c’est bien sûr le passage de gués. En effet, si vous n’en avez jamais passé avant, il est nécessaire de vous informer, de faire attention et de regarder des vidéos sur le sujet.
La plupart des gués sont assez faciles, car il va souvent s’agir de simples petites rivières de quelques centimètres. Cependant, certains passages de gués peuvent s’avérer beaucoup plus complexes, il est donc nécessaire d’avoir la bonne voiture et de faire attention.
Première chose à savoir, les différents gués que vous allez rencontrer sont généralement toujours bien indiqués à l’aide de panneaux (cf image) et, sur les routes en comportant, vous aurez la plupart du temps une indication. Deuxièmement, la plupart des passages de gués sont plus ou moins aménagés.
Voici les différents informations à prendre en compte avant le passage d’un gué :
- Une ligne de cailloux, « la risée », marque le bord du chemin en aval, elle se remarque dans un gué par les petites rides à la surface de l’eau.
- Parfois quelques gros cailloux balisent l’aval.
- Le fond de la rivière est tassé avec des graviers.
- Le trajet est souvent légèrement en courbe, vous faisant légèrement remonter le courant pour remonter sur la berge d’en face.
- Mais les traces de véhicules sur la berge d’en face sont en général suffisamment visibles pour savoir où l’on doit passer.
Précautions & Conseils :
- Dans la mesure du possible, laissez passer d’autres véhicules avant vous, cela vous permettra d’observer la profondeur de l’eau, le trajet à emprunter et éventuellement la puissance du courant.
- Lors de vos premiers gués, n’hésitez pas à descendre du véhicule pour observer la rivière.
- Sur la plupart des 4×4 entrée-de-gamme, il n y a pas de rapports courts, donc nous conseillons de rester en première.
- Lorsque vous entrez dans l’eau, la voiture pousse l’eau et crée une vague à l’avant du capot, cela donne souvent l’impression que l’eau est plus profonde que prévu. En créant cette vague, vous empêchez l’eau de rentrer par la prise d’air avant ou le pot d’échappement du véhicule, ce qui étoufferait le moteur.
- NE JAMAIS S’ARRÊTER DANS LE LIT DE LA RIVIÈRE
- Ne jamais mettre l’arrière de la voiture contre le courant, l’eau risquerait de rentrer par le pot d’échappement.
- Ne démarrez pas au bord du gué, laissez-vous 1 mètre ou 2 pour avoir une vitesse basse mais régulière, il faut correctement doser la vitesse pour ne pas entrer trop vite dans l’eau mais avoir suffisamment de puissance dans l’eau pour ne pas patiner.
- Si vous avez l’impression de bloquer, surtout n’appuyez pas trop sur l’accélérateur, vous creuseriez des ornières dans le fond de la rivière et vous enliseriez.
- Ne pas changer de rapport de vitesse pendant la traversée, sous risque de perdre de la vitesse et d’étouffer le moteur, sauf, bien sûr, si vous risquez de caler.
- Si le niveau de l’eau est assez haut, la voiture va très légèrement flotter, ce qui la rend moins maniable et vous donnera l’impression de vous arrêter, d’où la nécessité d’un élan régulier à bonne vitesse.
- En sortant, n’oubliez pas que des freins mouillés fonctionnent mal.
- Le niveau des gués variant en fonction de la météo et des températures, il faut mieux préférer les traverser en dehors des périodes de pluie et surtout le matin, car en fin d’après-midi les rivières sont gonflées par la fonte des neiges et glaciers.
- Avant d’entrer dans l’eau, vérifiez bien que votre véhicule soit bien mis en mode 4×4 (pour les véhicules à transmission non permanente).
Les terrains accidentés
Sur les terrains accidentés, les mots d’ordre sont : “prudence et patience”. Si vous allez trop vite, vous risquez de taper le dessous de caisse et c’en sera fini du voyage. Si, en plus, vous êtes sur la route de l’Askja, qui est particulièrement rocailleuse par endroits, vous allez attendre la dépanneuse très, très longtemps, et les dommages ne seront pas pris en compte par l’assurance !!!
- Donc, passez les obstacles tranquillement à très faible vitesse.
- Faites attention aux changements de nature de sol, certaines pistes de sable sont glissantes.
- Priorité aux véhicules qui montent, et aux véhicules qui sont plus gros que vous.