Eyjafjallajökull

Près de la côte sud de l’Islande, trône un glacier au nom peu commun : l’Eyjafjallajökull. Cela vous évoque quelque chose ? C’est normal. Le pays a beau compter pas moins de 13 calottes glaciaires, celle-ci a connu, en 2010, une véritable heure de gloire à l’échelle mondiale. Car, sous cette calotte, dormait un volcan, l’Eyjafjöll. Celui-ci est entré en éruption au mois de mars 2010 et est resté actif pendant plus de 7 mois. En conséquence, des milliards de dollars de dommages et un espace aérien totalement paralysé dans le secteur pendant près d’une semaine.

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Note du site

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Mais, outre cet épisode – aussi marquant que récent – de son histoire, une multitude de choses est à découvrir au sujet de l’Eyjafjallajökull. Car, d’un point de vue géologique comme d’un point de vue touristique, le glacier et son volcan – situés au flanc de la vallée de Þórsmörk – sont de véritables splendeurs de la nature. Ils constituent un point d’intérêt immanquable pour quiconque souhaite découvrir l’Islande dans toute son authenticité.

Un peu de culture…

La superficie de la calotte glacière se mesure à quelque 78km². Ce chiffre fait de l’Eyjafjallajökull le sixième plus important glacier d’Islande. Cela dit, sa taille reste tout à fait modeste en comparaison avec le Vatnajökull (8300km²), premier glacier d’Islande et deuxième d’Europe au demeurant. Mais, en fait de glacier, une appellation technique plus correcte pour l’Eyjafjallajökull serait celle de « calotte sommitale ». De fait, cette dernière recouvre – un peu à la manière d’une chape – la quasi-totalité du massif volcanique Eyjafjöll.

Le glacier en quelques mots

Son nom (réputé imprononçable depuis que les médias du monde entier, tentant de couvrir les événements de 2010, se sont cassé les dents sur ces consonances pour le moins farfelues) pourrait se traduire en français par « le glacier sur les montagnes proches des îles ». Une appellation très descriptive, donc, et qui résume particulièrement bien la situation de l’Eyjafjallajökull. En effet, allongé sur son volcan, le glacier fait également face aux îles Vestmann, un formidable archipel situé près des côtes, dans la zone sud-ouest de l’Islande.

Au sommet de l’Eyjafjallajökull, se trouve une dépression de près de 3km de diamètre, prenant la forme circulaire caractéristique d’une caldeira. Ce sommet est connu sous le nom de Hámundur et culmine à 1666 mètres d’altitude. C’est à cet endroit que l’épaisseur de la glace est la plus importante (300 mètres, contre 100 mètres sur la majeure partie du glacier).

Par ailleurs, le flanc nord de Hámundur présente deux langues glaciaires, le Steinsholtsjökull et le Gigjökull, qui descendent le long du glacier et terminent leur course dans la vallée de Þórsmörk. Il est à noter que de nombreux canyons, rivières et cascades (notamment celle de Skógafoss) sont le fruit de la fonte des glaces périodique de l’Eyjafjallajökull.

Le système volcanique de l’Eyjafjöll

Comme vous le savez désormais, l’Eyjafjallajökull n’est pas une calotte glaciaire comme les autres, puisqu’elle renferme un volcan. Mais, en fait de volcan, l’Eyjafjöll est en réalité un massif de montagnes volcanique. Sa partie la plus grande – celle que tout le monde connaît – est un strato-volcan érodé, classé dans la catégorie des volcans rouges (éruptifs), et est principalement constitué de basalte.

Son activité éruptive se traduit la plupart du temps par des coulées de lave pâteuse ainsi que par un dépôt considérable de cendres et de scories. Ce sont ces dernières qui, en s’agglomérant sur les bords du cratère, donnent peu à peu au volcan la forme conique typique grâce à laquelle on le reconnaît.

Si l’Eyjafjöll a été mis sous le feu des projecteurs suite à son éruption récente, il n’en reste pas moins un volcan plutôt calme. Ses premiers signes d’activité ont été datés autour de l’an 550. Quant à l’éruption de 2010, ça n’était que sa quatrième… En comparaison, le volcan Hekla (pourtant beaucoup plus jeune) aurait totalisé une bonne trentaine d’éruptions notables depuis l’an 874 !

L’éruption de 2010 et ses conséquences

La plus célèbre éruption de l’Eyjafjallajökull a démarré le 20 mars 2010, sur le col non glaciaire du Fimmvörðuháls. Elle a pris fin le 27 octobre de la même année, 7 mois et une semaine après les premières flammes… À son paroxysme, l’éruption a atteint le niveau 4 sur l’échelle VEI (indice d’explosivité volcanique), ce qui correspond à un phénomène vulcanien plinien de type cataclysmique (à noter que seulement 307 éruptions de ce type ont été comptabilisées par l’Homme).

Le strato-volcan traversera au total deux phases éruptives. La première, commencée pile entre l’Eyjafjallajökull et le Mýrdalsjökull (une calotte glaciaire voisine), se traduira d’abord par des fontaines de lave et des panaches volcaniques de faible intensité. Mais, ces phénomènes suffisent pour que le gouvernement islandais déclare l’état d’urgence dans tout le sud de l’île.

Le 31 mars (après 11 jours), une deuxième fissure s’ouvre au nord-ouest de la première et se met à déverser des cascades de lave. Elle ne se tarira que le 12 avril, après avoir provoqué un important séisme et l’arrêt total du trafic aérien dans la région.

La seconde phase éruptive commence dès le lendemain, le 13 avril. Elle occasionne un réchauffement du sommet de l’Eyjafjallajökull, dont les eaux de fonte se mettent à inonder la langue glaciaire du Gigjökull à une cadence de 3000 mètres cubes par seconde. On appelle cet événement un jökulhlaup.

Suite à cette seconde phase, l’éruption de l’Eyjafjöll s’est stabilisée. Elle est restée partielle (mais toujours active) jusqu’au 27 octobre. Au final, si aucune perte humaine n’est à déplorer, les jökulhlaups ont détruit de nombreuses infrastructures (routes, fermes, habitations…).

Quant au panache volcanique, son élévation a généré des perturbations sur le trafic aérien, non seulement localement, mais aussi à l’échelle européenne et mondiale. Le secteur aérien a estimé le coût de ses pertes à plus de 2 milliards d’euros.

À visiter

Aujourd’hui redevenu un coin paisible, balayé par les vents et parfois même baigné par le soleil d’Islande, l’Eyjafjallajökull mérite d’être gravi et exploré comme il se doit. La configuration du glacier est très intéressante pour plusieurs raisons. D’une part, son sommet est accessible à pied, et d’autre part, le phénomène des eaux de fonte a provoqué, au fil des siècles, l’apparition de formations canyons et de cascades qui constituent un véritable spectacle pour les yeux.

Faire de la randonnée sur le glacier

Une petite excursion de 4 heures, ça vous tente ? C’est le temps qu’il vous faut pour aller de Þórsmörk jusqu’au sommet de l’Eyjafjallajökull. Accompagné d’un guide, vous enjamberez les blocs de roches et de lave pétrifiée avant de pouvoir vous offrir une vue incroyable : au sommet du glacier, vous dominerez l’Islande, dont les formes uniques et belles s’étendent à perte de vue. Et puis, vous vous tiendrez tout au bord de la caldeira. Vous pourrez même dormir là-haut si le cœur vous en dit, avant de repartir à l’aventure dans les terres tourmentées de ce pays.

Par ailleurs, des lieux incontournables – et qui font la renommée de l’Eyjafjallajökull auprès des randonneurs – n’attendent que vous. Plus spécifiquement, ne manquez pas le canyon de Stakkholtsgjá, qui vous offre une promenade d’une heure parmi des formations rocheuses de toute beauté. Notez que ce canyon risque d’être obstrué par les neiges en hiver. Allez-y en été !

Enfin, deux cascades comptant parmi les plus célèbres dans le sud du pays feront votre bonheur : Seljalandsfoss (65 mètres) et Skógafoss (62 mètres) attirent chaque année un nombre considérable de touristes. Entre la possibilité de passer derrière la cascade (pour des photographies exceptionnelles) et les nombreuses légendes qui entourent ces endroits, on comprend pourquoi ils ont tant de succès !

Eyjafjallajökull Erupts Visitor Centre

En plus d’une expédition nature, vous pouvez aussi faire un tour dans le centre qui reparle de la terrible éruption de 2010 de l’Eyjafjallajökull. On y trouve à l’intérieur un film qui retrace les effets de l’éruption volcanique, mais aussi des photos du cratère, de la côte, des plages ou du glacier. Vous pourrez alors vous immerger complètement dans ce terrible événement qui a marqué l’année 2010 par ses conséquences sur l’Europe.

L’accès à l’Eyjafjallajökull

Le glacier se trouve dans le sud de l’Islande, au sud de Þórsmörk et au nord de la côte, à proximité de Skogafoss ou de Seljalandsfoss. Il est accessible principalement par le col Fimmvörðuháls et donc seulement accessible à pied après une randonnée de plusieurs heures.

Coordonnées GPS :

63° 62′ N
19° 60′ O

Infos pratiques sur l’Eyjafjallajökull

  • Prix : Gratuit pour le glacier, le centre est accessible pour 850 ISK (gratuit en-dessous de 12 ans)
  • Horaire : Site naturel accessible principalement dans l’été (sauf condition météo particulière). Le centre est accessible de 9h à 18h de juin à août, de 10h à 16h en mai ou septembre et de 11h à 16h le reste de l’année (mais fermé les jours fériés et weekends)
  • Durée : 5 heures minimum, une journée si vous souhaitez vous balader
  • Plus d’infos sur Icelanderupts.is

Activités à proximité

Autour de l’Eyjafjallajökull

  • La belle chute d’eau de Skogafoss est connue pour sa hauteur et sa puissance.
  • A quelques kilomètres vers Thorsmork se trouve le canyon Stakkholtsgjá.
  • Les Iles Vestmann sont connues pour les volcans, falaises et les colonies de macareux.
  • L’arche de Dyrhólaey domine les flots et elle offre un beau point de vue.

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