Skeiðarársandur
En Islande, lorsque survient une éruption volcanique, il n’est pas rare que les eaux de fonte d’un glacier donnent lieu à ce que l’on appelle un Jökulhlaup (traduisez : course de glacier). Cette débâcle glaciaire gigantesque est réputée pour sa violence et est à l’origine de nombreuses modifications du paysage islandais. C’est exactement de cette manière que s’est formé le Skeiðarársandur. Cette plaine désertique du Sud du pays est connue pour sa très vaste superficie. Elle constitue également un lieu de visite et de marche absolument fantastique, à ne manquer sous aucun prétexte au cours de votre périple.
Note du site :
Note du « Guide Vert »
Un peu de culture…
Aller à la rencontre du Skeiðarársandur, c’est se retrouver dans l’une des régions les plus incroyables et les plus tourmentées d’Islande. Occupant un vaste territoire, d’une superficie de 1300m², cette plaine d’épandage est reconnue par nombre de géologues comme le plus grand sandur au monde.
Sa localisation joue un rôle considérable dans l’impression d’immense désolation qu’il confère : vous le trouverez pris, entre la côte Atlantique au sud, et le glacier Vatnajökull au nord. Ce dernier constitue la deuxième calotte glaciaire la plus massive d’Europe (on dit parfois que c’est la première).
En outre, le Vatnajökull est orné d’une langue glaciaire, appelée Skeiðarárjökull, dont les eaux de fonte donnent naissance à un torrent glaciaire, lui-même appelé Skeiðará. Le Skeiðará traverse le Skeiðarársandur du nord au sud pour se jeter dans l’océan.
Mais, si ce torrent est le plus célèbre, il est loin d’être le seul à tracer un chemin dans les terres désolées de cette région : on compte par exemple le Gígjukvísl, le Núpsvötn, ou encore le Blautakvísl… et tous proviennent de cette même langue glaciaire.
En fait, la présence d’un si grand nombre de cours d’eau dans le sandur n’a rien d’étonnant : c’est leur présence même qui est responsable de son apparition ! Des études géologiques ont permis de déterminer que la plaine désertique du Skeiðarársandur était entièrement constituée des alluvions glaciaires en provenance du parc national du Vatnajökull.
Ce sont donc des résidus de roches, sables et graviers en tous genres qui, charriés par les eaux de fonte, ont fait apparaître le désert et lui ont conféré cet aspect terne et désolé. Soit, mais pas seulement ! Car notons que le Vatnajökull est un glacier assis sur des systèmes volcaniques au sommeil particulièrement léger.
Or, on ne le sait que trop bien : une éruption volcanique sous un glacier donne bien souvent lieu à des torrents de fonte dévastateurs, d’une puissance inouïe : les jökulhlaups.
Les systèmes en question, ce sont notamment le Öræfajökull (au demeurant le plus grand volcan du pays), situé à l’extrémité méridionale de la calotte, et le Grímsvötn (très actif, avec une éruption par décennie en moyenne). C’est d’ailleurs ce dernier qui, en 1996, causa le dernier grand jökulhlaup en date à avoir balayé le Skeiðarársandur (ce qui ne l’a pas empêché d’entrer en éruption à trois reprises depuis lors).
Notons également que le jökulhlaup de 1996 fit passer le débit du Skeiðará de quelques 400m3/seconde à plus de 50 000m3/seconde… ce qui eut pour effet de déposer sur le Skeiðarársandur des couches sédimentaires mesurées jusqu’à 10 mètres de hauteur, pour un volume total évalué à près de 13 millions de mètres cubes. Même la partie de la célèbre route 1 qui traverse le sandur fut complètement détruite.
À visiter dans le Skeiðarársandur
Ce qui fait le charme de ce sandur aux dimensions exceptionnelles, c’est son aspect absolument désertique, le calme qui y règne et la présence du Vatnajökull dans la distance. Vous avez donc l’embarras du choix pour profiter de la vue de la manière qui vous conviendra le mieux : rendez-vous directement dans le sandur par la route pour vous immerger dans l’ambiance.
Mais, il existe également des offres d’excursions en avion qui vous permettront de survoler toute la région. Vous verrez ainsi, depuis les hauteurs, le sandur, le Vatnajökull et ses langues glaciaires, ainsi que le parc national du Skaftafell. D’ailleurs, ce dernier peut également être arpenté et comprend de nombreux promontoires (langues de terre, glaciers) grâce auxquels vous aurez également le loisir de contempler la plaine et ses mystères.
L’accès au Skeiðarársandur
Le sandur est longé et traversé en partie par la mythique route 1, la “ring road” qui fait le tour de l’Islande. Vous pourrez donc vous rendre sur place en empruntant ce chemin au départ de Reykjavík. La distance séparant la capitale du sandur étant de 315 km, il faudra compter un temps de trajet de 4 heures environ. Vous pourrez garer votre voiture sur la zone d’arrivée (qui compte plusieurs panneaux d’indication pour les touristes). L’hôtel Skatafell, situé non loin, peut également être rejoint facilement via la même route.
Coordonnées GPS :
63° 59′ 05.1″ N
16° 57′ 36.0″ O
Infos pratiques
- Prix : Gratuit
- Horaire : Site naturel ouvert toute l’année (sauf condition météo particulière).
- Durée : de 30 minutes si vous vous passez juste par la route ou la journée pour découvrir plus en détail.